Parité en politique en Bretagne : toujours "illusoire"

La Direction Régionale aux Droits des Femmes et à l'Égalité mène une enquête auprès des femmes engagées en politique en Bretagne, notamment en tant que maires ou adjointes. La parité reste pour l'instant "illusoire" même si elle progresse. 

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En vue des prochaines élections municipales de 2020, la Direction Régionale aux Droits des Femmes et à l'Égalité réalise une enquête, sur la parité en politique, notamment concernant les maires, adjointes ou conseillères en Bretagne. Il s'agit de dresser un état des lieux et de proposer ensuite des actions concrètes, pour permettre aux femmes de se placer davantage sur l'échiquier politique. 


Une parité illusoire



Annaïck Morvan, directrice régionale aux droits des femmes et à l'égalité entre les femmes et les hommes s'occupe de cette enquête, en partenariat avec des associations comme "Elles aussi" et l'université de Rennes 2. Elle rappelle d'emblée "on dit règulièrement que la Bretagne est favorable à la parité mais quand on regarde les chiffres, il n'y a que 16 % de femmes maires. La parité reste illusoire même si dans les faits on a désormais l'obligation de présenter des listes paritaires."

Dans les faits, la Bretagne compte 217 femmes maires et c'est les Côtes-d'Armor qui en recense le plus : 62. 

"On s'est dit qu'il fallait faire quelque chose pour accompagner les femmes, pour les inciter davantage."
souligne t-elle. C'est tout l'objectif des questionnaires qui ont été envoyees depuis le printemps dernier, "savoir pourquoi elles n'y vont pas, comment ça se passe pour celles qui possèdent déjà un mandat ?"

415 questionnaires
sont déjà revenus sur le bureau d'Annaïck et son équipe. Ils laissent entrevoir quelques pistes de travail. La majorité d'entre eux, à 76 % proviennent de communes rurales. À noter que les mandats municipaux s'exercent toujours en parallèle d'une vie professionnelle, que l'on soit un homme ou une femme. 


Les conseillères ou les adjointes



Elles ont en moyenne entre 40 et 50 ans, de niveau Bac à Bac + 2. 40 % d'entre elles sont employées, à côté de leur mandat. Il y a très peu de cadres. La plupart se disent satisfaites de leur fonction en tant que conseillères ou adjointes disant se sentir utiles, actrices, apprécier le travail en équipe. Les points faibles ? Elle ne se sentent pas assez écoutées, regrettent le manque de dialogue et un respect moyen de la vie démocratique. 

En tant que femmes, le manque de temps apparaît comme un facteur limitant, pour s'engager davantage et les conseillères ou adjointes n'ambitionnent pas de viser plus haut, comme de devenir maire. "Elles doivent articuler une vie personnelle, une vie professionnelle. Plus ce mandat. Par ailleurs, les tâches familiales incombent encore aux femmes." remarque Annaïck Morvan. 


Les maires déjà en fonction



Là aussi les communes rurales ont bien répondu. Les femmes maires ont entre 50 et 60 ans. 52 % d'entre elles conservent une activité professionnelle mais ont ajusté leur rythme en travaillant par exemple à temps partiel. "Contrairement à leurs homologues masculins, elles n'ont pas d'autres mandats électifs" relève Annaïck Morvan. Le facteur temps reste malgré tout une contrainte. 

Comment sont-elles arrivées tête de liste ? C'était l'une des questions posées. Les réponses sont multiples : retrait du maire déjà en place, un cheminement naturel car certaines étaient déjà investis, une décision d'équipe. Pour beaucoup, l'obligation paritaire revient. 

La différence majeure avec les hommes réside en effet dans l'accès à la fonction, et non pas à son exercice. "Il est plus facile pour un homme d'y aller, ils se posent moins de questions qu'une femme. Celle-ci se demandera toujours plus si elle peut y arriver, si on va lui faire confiance."

Les femmes maires constatent une évolution, une présence féminine plus importante


Quelles mesures engager ? 



Même si l'heure est à l'état des lieux. Ces femmes ont déjà quelques idées concernant des mesures à prendre pour favoriser la parité, comme la rendre obligatoire. Faire payer les gardes d'enfants. La question de la rémunération se pose, qui concerne aussi les hommes. Annaïck Morvan continue d'éplucher les réponses, lesquelles permettront de faire des propositions pour 2020. 






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